Le libéralisme contre le capitalisme

Dans ce livre, Valérie Charolles examine les contradictions entre le libéralisme tel qu’il est défini dans la Richesse des nations d’Adam Smith et la pratique économique contemporaine (travail sans valeur comptable, capital antilibéral, État capitaliste) pour montrer que la synonymie entre « libéralisme » et « capitalisme » relève de l’idéologie, idéologie qu’elle qualifie de « totalitarisme mou » en référence au travail d’Hannah Arendt. Elle appelle à penser l’économie pour construire le réel autrement et se situer après le capitalisme, en reprenant à leur racine les définitions des acteurs économiques.

Description

Extraits du livre

« Nous ne pensons pas l’économie ; nous la subissons. De ce simple fait découlent beaucoup de conséquences.

L’économie nous apparaît comme un tout dont il est impossible de sortir. Et il nous est effectivement difficile de faire la part des choses entre la pratique, la théorie et les discours en économie. Confondant tout, nous n’arrivons même pas à nommer clairement le système dans lequel nous évoluons. Nous sommes en effet largement persuadés de vivre dans un monde libéral, alors que le capitalisme qui nous gouverne n’a que peu à voir avec la théorie libérale. »

Début de l’introduction, p.13

« On retrouve la contradiction que dénonce Karl Popper dans la sphère politique entre des théories qui occupent le devant de la scène autour de l’idée de liberté et des systèmes globaux de pensée qui remettent en cause l’usage de la liberté en proposant un univers fermé sur lui-même. »

« La domination idéologique de l’économie », p.124

« Une analyse philosophique appliquée à l’économie permet de mettre en avant un certain nombre d’interrogations sur les fondements de l’économie. L’idée sous-jacente à un questionnement de ce type est que l’essentiel se joue au moment où la pensée économique organise la réalité. La sphère économique nous contraint parce que nous acceptons la manière dont elle découpe le réel (…). Si l’on veut construire l’économie sur des bases différentes, c’est ce découpage qu’il faut remettre en cause. »

« Penser l’économie », p. 169

« La place dévolue au travail dans la comptabilité des entreprises est indéniablement un héritage du capitalisme. La remettre en cause serait fondateur. »

Conclusion, p.251

Mots clés :

Distinction pratique, norme, théorie et discours en économie ; rôle de la comptabilité comme grammaire de l’économie ; analyse du positionnement du travail, de la concurrence et de l’État dans la Richesse des nations d’Adam Smith ; mise en regard de ce positionnement avec celui des normes comptables actuelles et des pratiques des entreprises ; racines historique du traitement du travail dans les comptes des entreprises ; « totalitarisme mou » du discours économique en référence à la définition du totalitarisme chez Hannah Arendt ; discussion des présupposés ontologiques et métaphysiques de la théorie de la justice de John Rawls ; définition des acteurs de l’économie comme déterminant majeur du lieu où se forme la valeur et mise en évidence de l’espace qui sépare la théorie libérale classique des normes sur lesquelles repose le système économique contemporain ; importance des questions de définition du champ économique, sur le modèle de l’analyse wittgensteinienne au regard des questions de procédure ; économie comme une construction sur laquelle nous avons prise.

Recensions, presse, médias

Un livre très pertinent

Titouan Lamazou, Le journal du dimanche, 17 décembre 2006

Un retour aux sources et une projection dans l’avenir

Jean-Picq, revue Commentaire, été 2007

Ce renversement critique de la valeur du capital et du travail n’est possible qu’en dissociant le capitalisme et le libéralisme.

Cédric Enjalbert, Philosophie magazine, février 2017

Dossier de presse

Dans la presse et les médias
Recension : Revue Commentaire : « Notre système économique n’est pas libéral » par Jean Picq, critique des livres et des idées, n°118, été 2007, p.578-580 [lien]